MBSR, simple, basique !
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Ok, je vais sortir un nouveau programme MBSR, mais avant, faut qu’on revoit les bases. Je vais faire un article simple ou je vais dire des trucs simples, parce-que vous êtes trop… non ! Je n’oserais pas. Qui sommes-nous, à part Orelsan bien sûr, pour juger ? En revanche, vous n’avez pas les bases, vous n’avez pas l’info, ou de façon déformée, et ça, c’est un fait. Simple. Basique.
Les initiales veulent dire Mindfulness Based Stress Reduction, ou pour ceux qui regardent encore leurs séries en VF, la Réduction du Stress par la Pleine Conscience (mais il faut admettre que RSPC, ça a moins de gueule!). Le stress, ça va, tout le monde connaît (et encore… on va s’en reparler), la réduction du stress, ça se comprend bien, jusque là, simple, sexy même ! Par la pleine conscience, là, c’est pas basique. Parce-que la pleine conscience, c’est un concept finalement très basique… mais pas simple à expliquer !
Partons de la définition officielle de Jon Kabat-Zinn :
“C’est un état de conscience qui émerge quand on porte son attention de façon délibérée et sans jugement sur l’expérience du moment présent”.
Certains parlent de technique, d’autres d’un art de vivre, les 2 ont raison, on ne veut fâcher personne. La pleine conscience est un moyen d’entrer en relation avec tout ce qu’il se passe dans nos vies, stress, peur, douleur, pensée, émotion, travail, famille, boulangère, nourriture, joie, sexe, ce connard qui klaxonne pour rien, tout ça, puisque tout se qui se passe dans nos vies se passe toujours maintenant, dans ce fameux “instant présent”.
Donc ça revient d’abord à savoir ce qu’il se passe maintenant (la plupart du temps, nous ne le savons pas, notre corps est ici mais notre esprit est ailleurs), et deuxième point, encore plus punk, c’est d’accepter ce qu’il se passe maintenant, sans chercher à le supprimer ou s’y accrocher, sans le juger comme cool ou pas cool, c’est juste là, c’est… Alors attention, j’entends d’ici les esprits indignés s’offusquer : “Mais c’est pas possible, si on accepte tout, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres, on accepte le viol, on accepte la souffrance des enfants, etc…” On en parlera aussi plus en détail, mais accepter ne veut pas dire se résigner… et ne rien faire ! Accepter, c’est une façon de reconnaître ce qu’il se passe, comme un accusé réception, ok, c’est comme ça, c’est un point de départ pour apporter une réponse, qui peut tout à fait être une action. Sans ça, ce n’est pas une réponse, mais une réaction, souvent automatique, inconsciente, émotionnelle, culturelle, instinctive, chimique, énergétique, etc… Ce mécanisme de réaction est directement lié aux mécanismes du stress, et on commence à voir se dessiner le lien entre mindfulness et stress.
Cette différence entre réponse et réaction (là aussi, vaste sujet dont on reparlera) est un élément très puissant qu’on apprend en MBSR. On peut le résumer autrement en disant qu’on apprend à créer de l’espace entre ce qu’il se passe et notre réaction, pour nous permettre de transformer cette réaction en réponse, consciente, patiente, bienveillante, et plein d’autres adjectifs difficiles à placer en discussion en soirée, mais plutôt positifs, ou en tout cas, constructifs ! Vous remarquerez que le mot méditation n’a pas encore été lâché !
Et c’est parce-que la méditation ici n’est qu’une façon de pratiquer la pleine conscience, de développer les muscles dans le cerveaux qui rendent possibles tous ces bienfaits, exactement comme vous soulevez des poids à la salle de sport pour soulever vos courses ou vos enfants sans vous casser le dos. En réalité, c’est encore plus dingue, le cerveau ne se muscle pas, il se modifie, ça s’appelle la neuro-plasticité et ça dit qu’avec ce genre d'entraînement, des parties du cerveau se réorganisent différemment et durablement pour réagir différemment. C’est en partie ce qui explique que des études scientifiques ont démontré que les bienfaits du MBSR durent dans le temps… mais pour le moment, revenons à notre fameux programme MBSR !
Alors, concrètement, vous consacrez 8 semaines de votre vie à suivre cette formation.
Ça été créé par un scientifique, et pensé comme un protocole justement pour pouvoir être étudié par des centaines d’autres, plus de 80 000 parutions dans les 15 dernières années, et ça fait toute la différence. Pendant ces 8 semaines, une fois par semaine, vous passez 2h30 en séance à explorer et pratiquer la pleine conscience en groupe (le groupe est important). Entre chaque séance, vous vous engagez à dédier environ 45mn par jour, 6 jours sur 7 (vous choisissez votre jour de repos, c’est vous le Seigneur!). Et la surprise du chef, à la semaine 6, vous passez une journée entière avec plusieurs pratiques, en général de 9h à 17h déjeuner compris, comme une sorte de mini-retraite en silence pour commencer à lever le voile sur une façon d’approfondir la pratique. Voilà pour booker dans vos agendas de ministres.
Ça nous fait donc (on a dit scientifique) 2h30 x 8 = 20h en séance + 4h30 x 8 = 36h à la maison + 8h sur la journée de pratique, donc en tout 28h de formation en présentiel et 64h en tout qui vont changer votre vie de l’intérieur. Parce-que ce qu’il se passe pendant ces 8 semaines peut paraître magique… sauf que ça ne l’est pas ! C’est juste que ce qu’on y apprend est le résultat de la rencontre surprenante de la science moderne et de l’essence des pratiques complentatives qui ont traversé les millénaires en prenant des formes différentes dans les cultures et les civilisations du monde entier.
Concrètement donc, on apprend les différentes façons de pratiquer la pleine conscience, allongé, debout, assis, en marchant, en regardant, en mangeant, en écoutant, en faisant du “Mindful Yoga” (ça aussi on va beaucoup s’en reparler), et ma préférée, en ne faisant rien. On apprend à sentir son corps, tout ce qu’il se passe dedans, on découvre aux premières loges comment notre tête fonctionne, comment les pensées nous racontent d’incroyables histoires et comment on y croit les yeux fermés. Enfin les yeux ouverts, mais on ne le voit que quand on ferme les yeux. C’est clair ? Comment les émotions, les pensées et les sensations dans le corps se parlent, se répondent, se nourrissent, pour le meilleur et plus souvent pour le pire. On découvre les limites. On expérimente comment fonctionne le stress, les mécanismes derrière, c’est passionnant… C’est littéralement incroyable de pouvoir faire ce voyage à l’intérieur de soi en étant guidés de façon aussi safe et smart, la main droite tenue par un PhD en biochimie moléculaire et la main gauche tenue par le Dalaï Lama.
J’ai compris que ce qui rend ce programme aussi puissant, c’est qu’on ne peut pas désapprendre ce qu’on y apprend. Une fois qu’on sait, on sait. Une fois qu’on l’a vécu dans le corps, ça y reste. Et tout change, d’abord le regard qu’on a sur soi-même, et presque sans s’en rendre compte, le regard qu’on a sur les autres et sur le monde. On découvre des gros mots comme “compassion”, “bienveillance”, “harmonie”. Et c’est exactement ce dont on a tous besoin. Entre ça et une vie de stress perpétuel à courir dans une roue à hamster, pour moi, la question, elle est vite répondue ! (on a la ref?)
Je ne vais pas vous spoiler plus. Je précise quand même, soyez attentifs, le MBSR et la mindfulness, c’est à la mode (tant mieux!), mais du coup, j’ai vu fleurir tout et n’importe quoi sur le web. Des programmes en 4 séances, en 2h, uniquement en zoom… Méfiez-vous des imitations ! Le programme MBSR est un bijou d’intelligence et de sagesse et mérite le respect. Il n’y a qu’un seul programme MBSR, il fait 8 semaines, la formation pour être instructeur est très exigeante, tout ça est très sérieux madame ! En revanche, si ça vous intéresse, le MBSR a fait plein d’autres petits bébés dans des directions spécifiques dont on vous reparlera aussi.
Voici donc le chemin qu’on prend dans ce voyage exceptionnel qu’offre le MBSR. Un de mes enseignants disait que c’était comme traverser une grande forêt qui change à chaque fois, avec juste une boussole qui indique la bonne direction mais qui guide sur un nouveau chemin à chaque fois, parce-que la forêt est vivante et évolue tout le temps. En tant qu’instructeur, on a la boussole, mais on ne guide pas, on accompagne, et on fait partie du même voyage à chaque fois différent.
N’hésitez pas à contacter kao directement ici, sur Instagram, ou par mail à humangarden@gmail.com pour dire bonjour ou poser vos questions ou les deux ! Vous pouvez aussi participer à la prochaine réunion d’information pour savoir si vous êtes bien aptes à vous lancer dans ce surprenant voyage !